Le jour où je suis devenu délinquant

4 jours seulement après avoir enterré mes papiers, la vie me propose de tester la théorie. Je ne serais pas déçu par l'expérience !
Lettre au chef de la Gendarmerie de Saint Amand Montrond
Cette lettre est à l’intention du Chef de Gendarmerie de Saint Amand de Montrond. Mais le vice procureur du tribunal judiciaire de Bourges gagnerai également à prendre en prendre connaissance.
L’objectif de cette lettre est de rétablir l’équilibre et de vous informer de vos responsabilités. Ainsi pour que vous puissiez faire un choix en pleine conscience.
Bonjour,
Je suis Sylvain, je me présente à vous aujourd’hui en tant qu’être humain. Je m’adresserai principalement au Gendarme, cet uniforme enfilé plusieurs heures par jour dans l’esprit de veiller à la paix entre les hommes.
S’il m’arrive de vous tutoyer c’est simplement pour entrer en contact avec l’humain derrière ce costume bien serré.
Cher gardien de la paix, le 11 novembre 2020, un groupe d’une vingtaine d’inconnus s’est rassemblé pour propager, à sa façon, un peu d’amour et de paix dans ce monde un peu fou.
Ce groupe était composé d’êtres humains à l’énergie précieuse, indispensable dirais-je ? en ces temps de trouble sur Terre.
Ces personnes ont pris la mesure de leur responsabilité et découvrent sans surprise que bousculer la pensée unique coute 135€…
Ce 11 novembre vous avez fait des choix aux conséquences globalement positives sur chacun de nous. Me concernant, j’ai reçu un traitement spécial de votre part et me voilà ici pour témoigner de mon histoire.
L’histoire commence le 1er novembre 2020 lorsque le président de la république est informé par courrier recommandé de ma décision. Je choisi de mon plein gré de renoncer à ma citoyenneté. Je décide de ne plus faire usage de mes droits de citoyen et m’acquitte joyeusement de mes devoirs.
Animé par la cohérence et non la colère, j’ai particulièrement veillé à enlever mon habit de citoyen en le laissant bien propre, repassé, plié et bien rangé dans le placard. Ce 1er novembre la RÉPUBLIQUE FRANÇAISE perd l’un de ses sujets, il lui en reste 67 millions.
7 jours plus tard, j’enterre mes documents d’identité pour une durée de 1 an minimum. C’est un grand saut dans le vide, que va t’il se passer ?
Réponse 4 jours plus tard. Lorsque je fais votre rencontre, je suis au volant de mon domicile, ma maison, mon lieu de repos, un moyen de transport entretenu et assuré, en règle avec les lois françaises…
Je suis un être humain sans nationalité par choix, bénéficiant toutefois des droits sacrés que lui confèrent le seul fait d’être né et vivant ici bas sur Terre.
Malheureusement pour moi, la RÉPUBLIQUE FRANÇAISE n’avait pas encore eu le temps d’informer votre commissariat de ma décision ; bien trop occupée à broyer un par un les droits de ses citoyens.
Lors de l’interpellation, le dialogue avec votre équipe a plutôt mal commencé. Nous avons d’abord reçu un flot continu d’injonctions avant de rapidement passer à la phase « marchands de tapis ».
Avez-vous conscience que vos subalternes passent leur temps à négocier et faire du chantage ? Proposant des contrats de type : si vous faites ceci alors on oublie cela. Ont-ils oublié leur code de déontologie ce matin là ?
Votre Gendarmerie ainsi que la RÉPUBLIQUE FRANÇAISE sont des sociétés commerciales inscrites au registre du commerce, je ne suis finalement pas étonné que vos agents soient rompus à l’exercice de la négociation.
Quoi qu’il arrive je n’avais pas pris conscience d’une telle flexibilité au niveau de la loi. Vos subalternes n’ont pas hésité à outrepasser les lois mêmes qu’ils se vantent de faire appliquer.
Ce matin là je refuse de décliner mon ancienne identité française. Evidement puisque j’ai enterré mes papiers le weekend précédant !
NB: J’ai le DROIT de faire ce choix.
Vous êtes un Gendarme payé par l’ensemble des citoyens, votre fonction est d’obéir à des ordres venant de l’étage supérieur. Quoi qu’il en soit, en tant qu’agent de l’État, vous n’avez le pouvoir de contracter qu’avec des personnes juridiques. En tant qu’être humain je ne suis pas concerné par vos dogmes, vos règles et vos lois à moins bien sur que mon action génère une victime réelle et identifiable.
Légalement, vous auriez dû me laisser continuer mon chemin, au lieu de cela voici ce que j’ai subi ce jour là. Soyez dûment informés qu’en tant que chef de cette équipe, vous héritez de la pleine responsabilité de ce qui m’est arrivé.
Voici mon histoire :
Un individu pacifique, mal à l’aise avec la tournure que prend le monde, se présente avec une seule objection : il refuse de décliner son identité (que vous connaissez par ailleurs grâce à la plaque d’immatriculation)
En conséquence de cet acte symbolique, ce même individu se fera violenter, gratuitement, par derrière, en pleine méditation. Il sera humilié verbalement et physiquement, privé de ses droits fondamentaux, de son domicile, des ses effets personnels, exposé à des chantages honteux, proposé des contrats douteux, méprisé, envoyé à l’hôpital psychiatrique. Son intégrité physique sera violée par un masque placé de force puis ouvertement menacée dans le but d’obtenir des clichés de son visage
Cet individu c’est moi-même. Et malgré tout je vous aime. Grâce à vous j’ai compris que votre autorité est en carton, une illusion
Je suis ici pour rétablir une certaine justice, elle consiste simplement à vous informer des conséquences de vos décisions. Vous conservez votre libre arbitre et vous êtes le seul à devoir vivre en compagnie de votre conscience. Vous avez le pouvoir d’accepter la situation ou d’œuvrer pour l’harmoniser.
Sachez que je n’ai jamais été violent ni agressif que ce soit verbalement ou physiquement. J’ai toujours verbalisé, à chaque étape, l’absence de consentement de ma part dans cette situation.
Ce que vous appelez rébellion était une réaction instinctive de résistance à l’oppression. Je me suis simplement rendu flexible et difficile à saisir, jusqu’à reprendre mes esprits. Quand j’ai compris qu’au moins 5 gendarmes agressifs et équipés d’armes en tout genre voulaient me menotter je les ai laissés m’humilier. Jamais je n’ai eu d’agressivité envers eux.
Pour rappel voici l’article 2 de la déclaration des droits de L’HOMME et du citoyen :
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.
Vous avez laissé vos hommes pénétrer le territoire souverain que constitue mon corps tel que je l’ai précisé dans le courrier à la RÉPUBLIQUE FRANÇAISE. Techniquement c’est un acte de guerre. En réponse, je vous déclare la paix.
J’ai librement choisi une vie de SDF. Vous me privez illégitimement et illégalement de mon domicile. Ainsi, suite à vos décisions, je deviens SDM : sans domicile mobile.
Dans mon domicile roulant se trouve de l’équipement essentiel à ma dignité humaine : chaussures, vêtements, matelas, sac de couchage, couverts, nourriture, hygiène du corps et de l’eau pure de montagne, etc. Il s’y trouvent également des cadeaux que je compte offrir à ma bien aimée dans quelques jours pour son anniversaire et du matériel utile pour vivre pleinement ma vie d’artiste itinérant.
Dois-je préciser que vous avez mis à la rue un homme en plein mois de novembre ?
Passons… De mon coté ma conscience est intacte. Je m’endors paisiblement le soir chez des gens bienveillants. Ils n’éprouvent pas le besoin d’écrire sur leur voiture « notre engagement, votre sécurité » pourtant ces gens m’offrent sans compter ce que vous l’avez volé et que j’avais mis des années à obtenir légalement.
J’ai décliné l’audition avec le Gendarme immatriculé XXXXX car lui et ses subalternes avaient trahis à plusieurs reprises ma confiance, par du chantage et du mépris, allant même jusqu’à me souhaiter de recevoir une piqure à l’hôpital psychiatrique histoire de retrouver une opinion valide avec le catalogue officiel du prêt-à-penser.
Mon instinct fut précieux, car ce même Gendarme et son collègue m’ont menacés ouvertement de violence physique pour me voler des photos de mon visage. J’ai refusé tant que j’ai pu jusqu’à sentir que mon intégrité physique était réellement menacée. Il a délibérément violé mon consentement. Je regrette de ne pas avoir crié à l’aide à ce moment là.
Ce gendarme m’a proposé de porter plainte contre lui ensuite, bien certain de l’immunité associée à sa fonction. Qu’il dorme sur ces deux oreilles je ne perdrai pas mon temps à le traduire en injustice, je suis certain que la vie elle même se chargera de rétablir l’équilibre si besoin. Néanmoins, n’oubliez pas que ce Gendarme est votre subalterne et que vous êtes pleinement responsable de ma situation.
N’ayant pas eu les conditions sécurisantes pour le faire le jour même, je vous propose de prendre ma déposition maintenant. Je vais essayer d’être synthétique :
Par soucis de cohérence avec mes valeurs profondes, je me suis séparé de ma personnalité juridique que j’administre et que la RÉPUBLIQUE FRANÇAISE possède.
D’après vous, cet acte d’insubordination artistique, symbolique est une raison suffisante pour me séquestrer, violenter mon corps, m’endetter et par dessus tout pour me priver de mon domicile.
Ma question est simple : pensez-vous vraiment que c’est une réaction proportionnée ?
Et toi derrière le costume, que dit ton cœur à ce sujet ? Trouve t’il ça juste ? Lorsque ton enfant remet en cause ton autorité en tant que parent, le prive-tu de sa chambre ?
Analysons la situation :
Qui est la victime dans cette affaire ?
Qui porte plainte ?
C’est l’état français.
Très bien alors voici une autre question :
Qui payera le salaire du juge de mon procès ?
L’état français également.
Quel individu sain d’esprit irait de son plein gré à un procès dont le juge et la victime sont une seule et même entité ?
Pourquoi me voler mon domicile ? Quelle cause a provoqué cette conséquence ? De l’aveu même de votre agent, c’est du chantage. Pour s’assurer de ma présence à ce procès perdu d’avance, le procureur à jugé utile de me priver de domicile. Dommage c’était aussi mon moyen de transport pour aller au RDV, on ne peux pas penser à tout…
Je souhaite récupérer ma voiture ma maison. La balle est dans votre camp. Peu importe votre choix je serais heureux. heureux de retrouver mon domicile, heureux de le perdre. Il n’y a rien dans mon cœur que vous ne puissiez écraser. Ce chantage bas de gamme souille la noblesse de votre métier.
Cher ami enfant de la Terre, tu es seul devant ta conscience et j’accepterai ton choix quel qu’il soit. Ton libre arbitre est un trésor que je ne pourrais violer.
Où est l’enfant en toi qui voulais devenir Gendarme pour protéger les autres ?
Chaque jour, armé d’une matraque, d’un pistolet, d’un carnet de punition et d’un costume déstabilisant, tu sors rencontrer tes semblables.
Tu as un pouvoir immense entre les mains. Tel un couteau qui peut indifféremment tuer ou couper le pain. Ce pouvoir est neutre, c’est l’usage que tu décide d’en faire qui tranchera en faveur de la justice ou de l’injustice.
Les vrais criminels ne sont pas là où tu as l’ordre de chercher… Je suis certain que je ne t’apprend rien. Et si tu commençais enfin à honorer les aspiration profondes que soufflent ton cœur ?
Je vous donne rendez-vous mardi 17 novembre 2020 à votre Gendarmerie pour m’enquérir de votre décision et si le cœur vous en dit récupérer ma maison.
Bien à vous monsieur le Gendarme.
Bien à toi l’Être humain…
Très belle journée
-- Sylvain